En terre l'ego
Il suffit souvent de trois fois rien, une intonation à l'épice corrosive, un espace entre deux regards, oui il faut très peu, pour calciner la communication entre deux personnes.
Se sentir trop peu ou pas assez, à moins que le plus ne s'habille en moins; pour sentir la frustration monter. Mercure instantané des émotions, celles qui plaquent au sol des doutes et font K.O tous nos efforts.
L'esprit peut bien raisonner, rationaliser, relativiser...le coeur lui réponds foutaises ! et envoie tout valser.
Voilà pourquoi je suis là, à martyriser mon clavier, au lieu de prendre un repas qui pour l'instant ne m'évoque que nausée. A répandre ma mauvaise humeur de l'instant en codes binaires à déchiffrer.
Souvent, beaucoup trop souvent encore, je sens les bourrasques enfler, s'étirer, dilater ma patience et ma raison. Écrire pourra peut-être m'éviter l'éclat ouaté de paroles curarisées. La musique que je créé, le son des touches sous la pulpe de mes doigts, cette ligne qui serpente peu à peu devant mes yeux...autant de distance entre moi, et moi.
